Pour son premier solo show à Paris, l’artiste vénézuelen Alvaro Barrington investit les quatres étages de Thaddaeus Ropac dans le Marais. Un art à la rencontre de plusieurs influences, où l’histoire de l’art reste prédominante. Connu pour ces compositions où la peinture et la laine se rencontrent, Alvaro Barrington nous présente des œuvres inédites où de multiples couches de tissus s’empilent. Cette utilisation de matériaux non traditionnels s’explique notamment par son intérêt pour le pour la mode, les méthodes de tissages traditionnelles, le street art mais aussi (et surtout) pour la relation entre l’art abstrait et la musique contemporaine. Ces nouvelles toiles sont un mélange de références aux compositions de Joseph Albers et de la couverture de l’album Mama’s Gun du chanteur de soul Erykah Badu. En faisant cela, Alvaro Barrington affirme son héritage direct de la musique noire, passée comme actuelle, et du pouvoir émancipateur de cette dernière. L’artiste est né de parents grenadins et haïtiens. Lui-même est issu d’un mélange et a grandi entre les Caraïbes et Brooklyn avant d’aller à Londres où il habite actuellement. Son travail est le résultat d’une enfance variée où il puise toute son influence aujourd’hui. Mélanger du tissu, du béton et de la peinture exprime sa volonté à travailler les matériaux dans leur intégralité afin d’en dépasser les limites et leur accorder autant de crédit que l’on apporte à la peinture depuis des siècles. Quant au titre, c’est une référence directe à la culture rap que l’on retrouve tout au long de l’exposition. Il s’agit de paroles issues de la musique Fancy du rappeur canadien Drake. En mélangeant autant de références, Alvaro Barrington rend hommage au multiculturalisme américain qui lui a permis de se forger une identité à part entière.