Il n’y a aucun doute, la crise sanitaire actuelle pousse à reconsidérer notre rapport aux corps. Le risque de tomber malade, l’expérience du confinement et de l’isolement, l’adoption de la distanciation physique : autant d’expériences qui réinventent notre façon d’habiter l’espace et de cohabiter avec nos pairs. Conçue par l’équipe curatoriale du Palais de Tokyo, l’exposition Anticorps donne la parole à vingt artistes français et internationaux sur le sujet. Dans des œuvres nouvelles, A.K. Burns, Xinyi Cheng, Kate Cooper, Kevin Desbouis et bien d’autres pensent la vulnérabilité de nos corps et la manière dont nous repensons nos liens aujourd’hui, avec toutes les barrières et les inquiétudes que cela implique. Ils explorent les registres de l’affectivité, de la présence et de l’exploration du sens du toucher lorsque celui-ci est impossible. Sans faire pour autant de la crise sanitaire actuelle le sujet, le toucher et la distance sont au cœur de leurs travaux, mais aussi de l’exposition même. Celle-ci s’impose alors dans le paysage perturbé de la culture comme une tentative de recréer du lien en réinventant l’être-ensemble.