L’eau et la photographie ont ça de commun qu’elles disposent d’une fluidité qui accompagne le mouvement de nos regards sur le monde et de nos incertitudes. D’état en état (solide, liquide, évanescent), elles accueillent nos reflets et nos projections. Pour Laurence Aëgerter, Anaïs Boudot et Douglas Mandry, il était donc évident de jouer avec le médium photographique pour parler de la thématique de l’eau, élément fondamental de la vie et écho puissant de l’avenir fragile de notre environnement. Laurence Aëgerter transforme de simples clichés de baignade venus du fond du Web en grandes tapisseries murales phosphorescentes, créant des monuments du plaisir de l’instant. Anaïs Boudot capture sur verre la houle, l’écume et les pierres érodées, comme un rappel de l’inconstance de la mer. Par procédé lithographique, Douglas Mandry transfère des photographies de montagnes enneigées des années 1930-40 sur des “couvertures de glacier” employées pour ralentir la fonte des glaces : celles-ci deviennent le linceul des stigmates de nos rêves rattrapés par leurs excès. Pour vivre cette rencontre de la nature et de la technologie à l’ère de l’anthropocène, rendez-vous Au bout du plongeoir, pour le grand bain !