Des toiles exceptionnelles du Caravage (1571-1610) issues de la collection Peiresc sont exposées à l'Hôtel d’Agar, véritable cabinet de curiosité provençal dont la collection fait dialoguer les époques. La preuve, avec cette exposition qui est un véritable voyage dans le temps : des peintures inédites caravagesques, du XVIe siècle et même d’art contemporain sont réunies. Plus qu’une exposition, c'est un hommage aux grands collectionneurs, génies et érudits européens du début du XVIIe siècle, dont Nicolas Claude Fabri de Peiresc fait partie. Surnommé le prince de la République des Lettres, ami des rois et reines, du pape Urbain VIII, avocat de Galilée pendant son procès et ami de Rubens, c’est grâce à lui que le premier atelier carravagesque hors de l’Italie a vu le jour. Cet atelier, dit du midi caravagesque, tournait autour de peintres comme Louis Finson, Martin Faber, Trophime Bigot, François Mimault, Mathieu Frédeau etc. Deux tableaux attirent tout particulièrement l’attention. Ils ont été redécouverts au sein même de l’hôtel et sont attribués à Caravage, suite à une enquête de quatre ans. Introduits en France en 1613, ils n’ont jamais quitté la Provence depuis. Il s’agit du Martyr de Saint Sébastien et de la Peinture du Pardon. Ces peintures ont été réalisées sur la même toile, quelques mois avant la mort du Caravage. Par la suite, elles ont été acquises par Lelio Pasqualini, un grand collectionneur romain. Scipione Borghese, un autre collectionneur, tente de les récupérer, ainsi qu’un camée antique, en menacant Pasqualini. C’est à ce moment là que Nicolas Claude Fabri de Peiresc intervient et récupère secrètement les toiles grâce à Louis Finson, un peintre “antiquaire“, mais surtout ami, élève, marchand et collectionneur du Caravage. Ce dernier vend le Saint Sebastien à Boniface Borrilly, conseiller du roi, et donne le Pardon à Peiresc. C’est aussi l’occasion de présenter, à travers ce nouveau parcours d’exposition, deux salles fraîchement restaurées de l’hôtel.