Paris
Galerie ETC
10 oct. → 1 déc. 2019
Du mardi au samedi de 11h à 19h. Fermé dimanche et lundi.
C'est avec un immense plaisir qu'on vous invite à découvrir l’œuvre d’un très grand artiste américain, paradoxalement très peu connu du grand public. Son nom Charles Pollock. « Pollock, Pollock ..un lien avec Jackson Pollock ? » me dites-vous. Bim, gagné ! Et oui, Jackson avait un frère, Charles, l'aîné d'une fratrie de cinq garçons. Jackson était le plus jeune d'entre eux. Les fratries d’artistes sont légions dans l’histoire de l’art – pensons à celle des Le Nain, des Giacometti, ou de Duchamp. Mais celle des deux frères Pollock est assez singulière, par la surprenante opposition de style dans lequel chacun des deux s’épanouit. Mais intéressons-nous à Charles. Très tôt, il s’intéresse au travail de Rivera et Orozco, peintres muralistes mexicains. En 1926, il quitte Los Angeles pour New York, où Jackson, le rejoint quelques années plus tard. De 1950 et la fin des années 1960, tout en continuant de peindre, il enseigne la calligraphie, la gravure et le graphisme au Michigan State College. Deux années sabbatiques marquent sa trajectoire et sa peinture : le Mexique, en 1955-56 – c’est au retour de ce congé, très faste artistiquement, qu’il apprend la mort de Jackson – et Rome, en 1962-63. En 1971, il s’installe, avec son épouse et sa fille, à Paris. Une destinée assez exceptionnelle mène ainsi Charles Pollock de son Colorado natal aux rues de Cody, dans le Wyoming – où il joue aux billes avec Buffalo Bill –, à celles de Los Angeles, New York, Rome, et enfin, Paris. En 1962, lorsqu’il se rend en Europe, il est le premier de sa famille à traverser l’Atlantique et à réaliser un rêve : voir de près les tableaux, fresques et monuments qui habitent son paysage mental depuis tant d’années. La galerie ETC se propose de faire un focus sur les oeuvres des années 60, réalisées entre le Michigan et Rome, où le peintre a passé́ une année sabbatique: des collages, les séries « Black and grey », « Black and color » et « Rome ». Cette exposition parisienne est capitale, car c’est à Paris que l’artiste a passé les dix-sept dernières années de sa vie. C’est là qu’il a flâné, fréquenté musées et galeries. Reconnues sur la scène internationale grâce à une rétrospective au Guggenheim de Venise en 2015, ces œuvres des années 1960 sont présentées, pour la première fois à Paris, en étroite collaboration avec les Charles Pollock Archives. L’exposition est ainsi l’occasion à la fois de célébrer une l’œuvre qui oscille entre un certain lyrisme et une abstraction colorée proche du « Color Field », et de découvrir une figure remarquable mais méconnue de l’abstraction américaine.