La matière noire est une matière invisible dont on postule l’existence dans l’Univers. C’est aussi la matière même de cette exposition. Depuis plusieurs années, Atsunobu Kohira explore les potentiels du charbon en tant que matière première de l’œuvre, qu’il transforme et interprète au fil de ses créations. Création spécifique d’une encre de Chine au charbon de bois ; dessin mural fait de lignes droites qui se diffusent en un éventail de rayons, produits par un fil trempé dans l’encre ; sculpture de charbon tenant à la fois du sarcophage et de la chrysalide où un danseur a pu performer. Plus récemment, des dessins réalisés lors de nuits de pleine lune, pendant lesquelles Atsunobu s’adresse à l’astre, face à l’espace et au milieu de vastes champs. Ses œuvres sont bien la trace d’un voyage spirituel, mais elles sont également, toujours le fruit d’une action vécue, performée. L’exposition proposée ici à la Galerie Maubert nous invite à se confronter et à comprendre ce rituel du corps que l’artiste utilise pour créer l’immatérialité.