Pour son troisième solo show à la galerie RX, Denis Darzacq a décidé de regrouper plusieurs de ses séries : Contreformes, Absences, Recompositions, Photos mobiles sont présentées avec des photographies de projets plus récents, comme Act 2 et Hyper. Ce sont des images où la lumière, le mouvement, les matières et les volumes dialoguent à travers ce qui semblent être des photographies abstraites. En réalité, ce sont des “photographies concrètes de situations abstraites” comme le dit si bien l'artiste. Soulignons que Denis Darzacq est avant tout photojournaliste de formation. Etonnant lorsque l'on voit ces clichés à la limite de l'abstraction. Depuis peu, il s’est détaché de la réalité de terrain pour être seul dans son atelier et créer des formes totalement détachée de leur arrière-plan et indépendantes de leur environnement. L’image ne raconte plus quelque chose, elle n’informe plus son regardeur. Elle représente une matière qui existe individuellement. Pour créer ces formes aux allures de minéraux préhistoriques et coquillages abyssaux, Denis Darzacq replonge dans ses propres archives pour y découper des images, les assembler, les reformer et en capturer une image entière. Ces photographies sont ensuite agencées de manière à ne former qu’une seule et même image, qui est à son tour photographiée, et ainsi de suite... Une mise en abyme sans fin de différentes réalités dont seule la photographie est le témoin ! C’est une interrogation globale autour de la place d’un corps dans le cadre, au sens propre comme figuré. En replongeant dans ses travaux précédents, Denis Darzacq nous propose des photographies au caractère abstrait qui relève presque de l’archéologie, tant dans le processus de création que de les formes données. À voir en simultané avec le solo show de Samuel Rousseau, qui nous transporte aussi dans un monde parallèle. La galerie RX serait-elle un espace hors du temps ? Courtesy Galerie RX, Paris - New York © Théo Pitout