Des livres, des cartes, des collages, le tout associé dans des installations et œuvres oniriques et poétiques. S’évader à travers les mots, le savoir, explorer de nouveaux territoires. Telle est la promesse de la première exposition en France de l’artiste chilien Edgar Endress qui présente trois de ses séries emblématiques, dont les œuvres ont été conçues pour l’occasion. La série "Acts of Knowledge" regroupe deux types d’œuvres : d’une part des livres modifiés par l’ajout de dessins épinglés, et d’autre part des installations souvent murales réunissant des dessins découpés et des objets de bois semblables à des reliquaires. "Acts of Knowledge" interroge à son tour le caractère structurel de la pensée rationnelle. Le titre « The Celestial Emporium of Benevolent Knowledge » donné à l’exposition est celui d’une encyclopédie chinoise fictive, décrite par Jose Luis Borges dans un essai de 1942, proposant de ranger les animaux en 14 classes imaginaires. Cette classification évoque l’arbitraire et la spécificité culturelle dont témoigne toute tentative de catégoriser le monde. Elle devance ainsi l’analyse qu’effectue Michel Foucault dans son livre "Les Mots et les Choses", où il propose une « archéologie » des savoirs. Une autre oeuvre intitulée "Cartographies of extraction" consiste en une série de cartes renouvelant l’interprétation et les modes d’exploration de la géographie habituelle. Une autre installation "The Shrine of the American Dream" traite de l’idéal du « rêve américain », lequel stipule que tout le monde a la possibilité de parvenir à la prospérité. L’œuvre se compose de différents types d’images élaborant un regard critique sur cet idéal. Elle associe deux facettes du rêve américain : l’accession à la propriété, et la création d’une invention qui permette de devenir riche. L’œuvre invite à une réflexion sur le sens et les conséquences des croyances qui mettent en mouvement des millions de personnes.