Après "Matière Grise" (Pavillon de l’Arsenal, 2014) et "Lieux infinis" (Biennale d’Architecture de Venise, 2018), Encore Heureux, l'agence d'architecture pas comme les autres, propose son troisième volet sur la construction d’un monde plus juste. Intitulée "Énergies Désespoirs", l'exposition présente des mondes qui s’effondrent et d’autres qui sont reconstruits et réparés collectivement. À la fois architectes, scénographes, commissaires d’exposition, designers, cinéastes, Julien Choppin et Nicola Delon, les fondateurs de l'agence, ne connaissent pas de limites à leurs pratiques, et c’est sans doute cette posture transversale qui les autorise à faire bouger les lignes. Fruit d’un dispositif collaboratif entre l'agence d'architecture, la section de recherche en Anthropocène de l'École urbaine de Lyon et l'artiste Bonnefrite, l'exposition compose une forêt de 120 affiches peintes. Aux 60 peintures de désespoirs en noir et blanc répondent 60 peintures d’énergies en couleur, disposées dos à dos, explorant ainsi deux versants de notre planète en mouvement. Chaque affiche est accompagnée de données scientifiques de l'Anthropocène, cette nouvelle époque où l’activité humaine sur la Terre est entendue comme une force agissant irréversiblement sur l’entièreté de la planète, ou d'initiatives de réparation à différentes échelles. Une exposition autant factuelle que sensible, qui nous permet de sortir de la paralysie des faits grâce à l'énergie créative transmise par le dessin.