Biot
Musée national Fernand Léger
11 juin → 19 sept. 2021
Du mercredi au dimanche, de 10h à 18h (du 1er mai au 31 octobre). De 10h à 17h (du 1er novembre au 30 avril).
Grâce à son ami Guillaume Apollinaire, Fernand Léger découvre Charlie Chaplin en 1916. C’est une véritable révélation pour l’artiste qui jusque-là peignait une réalité déconstruite et non-figurative grâce à un cubisme intellectuel. C’est à partir de ce moment que l’œuvre de Fernand Léger s’imprègne du cinéma. Créateur de décors et d’affiches, théoricien, réalisateur, producteur et acteur, sa production artistique joue avec le vocabulaire du septième art. Dans ses toiles, il introduit des gros plans, fait des recherches typographiques et ajoute des effets cinétiques. Lorsque l’on y pense, ce n’est pas si étonnant qu’un artiste cubiste comme Fernand Léger s'intéresse au cinéma : la déconstruction d’objets par l’assemblage de différents plans n’est pas sans rappeler certains codes cinématographiques. L’artiste déclare lui-même en 1925 : « Le cinéma a trente ans, il est jeune, moderne, libre et sans tradition. C’est sa force […]. Le cinéma personnalise le fragment, il l’encadre et c’est un nouveau réalisme dont les conséquences peuvent être incalculables. » On pourrait parler de la même manière du cubisme, ce mouvement artistique révolutionnaire né au début du XXe siècle : sans règles ni traditions, il casse une monotonie picturale en introduisant des formes géométriques et une multiplicité de points de vue sur une même toile. Finalement, c’est tout naturellement qu’un rapprochement entre le cinéma et le cubisme qui s'est produit chez Fernand Léger. Son film avant-gardiste, Ballet mécanique de 1924, en est le témoin. Avec Man Ray, Dudley Murphy et le compositeur Georges Antheil, Fernand Léger met en scène de manière rapide et saccadée des objets du quotidien, des personnages et des figures géométriques en tout genre, faisant de ce film l’un des chefs-d’œuvre incontestés du cinéma expérimental.