Paris
Centre Georges Pompidou
11 sept. → 20 janv. 2020
Du mer au lun de 11h à 21h. Nocturne le jeu jusqu'à 21h. Fermé le mar.
Francis Bacon est de retour à Pompidou, vingt ans après sa dernière expo au Centre. Cette fois-ci, le musée explore de façon inédite l’influence de la littérature sur la peinture de Francis Bacon, et réunit des peintures de 1971 - année de la rétrospective que lui consacrent les galeries nationales du Grand Palais - à ses dernières œuvres en 1992. Francis Bacon affirmait que la littérature constituait un stimulus puissant de son imaginaire. Les récits lui inspiraient une « atmosphère générale », des « images » qui surgissent, comme le font les "Furies" dans ses tableaux. En parcourant les salles de l'expo, on imagine aisément l'incroyable biibliothèque de l'artiste, constituée de plus d'un millier de livres. Lui qui n'avait pas eu de professeur lisait beaucoup. Et pas n'importe quel auteur. Les plus grands noms de la littetarutre s'y côtoient parmi lesquels Eschyle, Nietzsche, Georges Bataille, Michel Leiris, ou encore Joseph Conrad et T. S. Eliot. Ces derniers sont ses auteurs favoris qui ont largement influencé l'artiste comme le montre des tableaux présentés dans l’exposition. Nietzsche fut un de ses maîtres à penser, notamment parce qu’il partage avec lui sa méfiance à l’égard de toute sorte de valeur ou de croyance. Avec les autres auteurs, il partage une même vision réaliste, a-moraliste du monde, une conception de l’art et de ses formes libérées des a priori de l’idéalisme. Les interactions entre sa production et la littérature sont ainsi explorées au travers de soixante tableaux (incluant 12 triptyques, ainsi qu’une série de portraits et d’autoportraits), issus des plus importantes collections privées et publiques. Vous y découvrirez des oeuvres largement influencées par l’art classique, des oeuvres violentes et déchirantes, triturant la figure humaine, qu’il peint pourtant exclusivement, sans jamais chercher l’abstraction. L’année 1971 est pour Bacon une date charnière. L’exposition présentée au Grand palais le consacre internationalement. La mort tragique de son compagnon, quelques jours avant le vernissage, ouvre une période marquée par une culpabilité qui prend la forme symbolique et mythologique des Érinyes (les Furies) appelées à proliférer dans sa peinture. Les trois triptyques dit « noirs » peints en souvenir de son ami défunt (In Memory of George Dyer, 1971, Triptych–August 1972 et Triptych, May–June 1973, tous présents dans l’exposition), commémorent cette disparition.