Pour ce travail exposé à la galerie Lelong & Co, Frank Horvat (né en 1928 en Italie) se situe à la croisée de l’ancien et du moderne, de l’art classique et de l’art contemporain. Le photographe fut un jour frappé par des personnes de passage, qui n’auraient pas eu leur place dans les magazines de mode pour qui il a pu travailler, mais dont la beauté résonnait avec l’art. Des personnes assez belles pour être dans un tableau de Léonard de Vinci, de Rubens ou d’Ingres. Horvat a alors reproduit des tableaux classiques : ménine de Velázquez, danseuse de Degas ou Vierge à l’enfant autant de figures si familières pour qui connaît l’histoire de l’art. Tableau après photo, il a croisé ce médium si moderne qu’est la photographie avec une composition léchée et une lumière brute qui rappellent les coups de pinceaux et les tableaux des maîtres anciens. Il a habillé ses modèles à l’image de ceux qui posèrent des siècles avant, tout en les positionnant nonchalamment, la tête baissée, les jambes écartées, pour les ancrer dans leur présent.