Paris
Musée de l'Orangerie
9 oct. → 13 janv. 2014
Du mercredi au lundi de 9h à 18h. Fermé le mardi.
L’expo événement qui accueillit plus de 4000 personnes par jour. Un raz-de-marée pour l’époque. Frida Kahlo et Diego Rivera forment l’un de ces couples mythiques de l’histoire de l’art. Le mariage « de la colombe et de l’éléphant », comme les appelait la mère de Frida, fut un mariage fusionnel, tumultueux, artistique. En 2013, le musée de l’Orangerie leur consacrait pour la première fois une exposition commune, « comme pour confirmer leur divorce impossible ». En pénétrant l’intimité du couple, elle revenait sur leur vie ensemble et sur leur rapport aussi bien personnel que mutuel à l’art. Cette exposition, programmée au départ en 2011 et annulée pour des raisons diplomatiques retrace l'oeuvre de deux artistes majeurs de l'art mexicain. 100 tableaux et dessins de Frida Kahlo et de Diego Rivera venus en droite ligne de Mexico, provenant principalement de la collection du musée Dolores Olmedo. Dolores Olmedo était une riche collectionneuse qui avait eu dans sa jeunesse une amourette avec Diego Rivera, mais cette liaison sera vite évincée par Frida Kahlo en 1929. Dolores attendra 1954 pour se rapprocher de Diego Rivera vieillissant, malade et très affecté par la mort de Frida. Elle le soutiendra moralement, amoureusement et surtout financièrement en lui achetant beaucoup de ses toiles ainsi que celles de Frida. A travers cette sélection, le parcours de l’exposition nous dessine les univers complémentaires de ce couple mythique : cycle de la vie et de la mort, révolution et religion, réalisme et mysticisme, ouvriers et paysans. Frida Kahlo rencontre Diego Rivera, de 21 ans son aîné, dans son école où il réalise une peinture murale. Elle admire son travail et celui-ci l’encourage alors à poursuivre dans la peinture, impressionné par la force d’expression et la personnalité qui s’en dégagent. De là, naît une amitié qui se mue rapidement en histoire d’amour : ils se marient en 1929. Bien qu’ils aient cultivé chacun leur indépendance et les relations extraconjugales, leur divorce d’une année seulement confirme que les deux artistes sont désormais indissociables. Représentants de la modernité mexicaine, leur rapport à la peinture n’en demeure pas moins très différent. Rivera est l’un des principaux acteurs du muralisme. Spécialiste des fresques historiques à travers lesquelles il cherche à parler au peuple, il réalise des commande qui font sa renommée à l’international. Kahlo envisage l’art comme une expiation. Sur des formats plus petits, elle renouvelle l’imagerie de la féminité et interroge les rapports genrés alors même que ces questionnements ne se posent pas encore en ces termes. Elle crée des images intimes, abondant en symboles mexicains et détails, qui évoquent souvent les souffrances de la vie. Pourtant, le couple se retrouve dans un même engagement artistique et politique, dans lequel on voit leurs œuvres dialoguer. Ils s’admirent mutuellement et n’hésitent pas à échanger des conseils ou à demander l’avis de l’autre. De leur engagement communiste et leur nationalisme mexicain, ils créent un art provocateur et libératoire, où ils transforment chacun à leur façon le personnel en mythe.