Comme à son habitude, le Centre Pompidou a opté pour un parcours de visite chronologique où le visiteur déambule à sa guise. L’exposition s’ouvre sur un espace consacré à la Galerie 291 de New-York, lieu déterminant dans la vie de Georgia O'Keeffe. C’est ici qu’elle découvre les artistes des avant-gardes européennes à travers les premières expositions de ces derniers. Auguste Rodin, Henri Matisse, Francis Picabia ou encore Paul Cézanne ont été source d’inspiration pour Georgia O'Keeffe dès le début de sa carrière dans les années 1920. Elle y découvre aussi Vassily Kandinsky, esthétique dans laquelle elle se reconnaît également, à l’aide d’un extrait traduit du Spirituel dans l’art (1912). Le directeur de la Galerie 291 et photographe, Alfred Stieglitz, a été le premier à consacrer des expositions aux Etats-Unis aux avant-gardes européennes. C’est également lui qui fit la première exposition de Georgia O'Keeffe. D’abord artistique puis amoureux, c’est un réel coup de foudre que Alfred Stieglitz a pour la jeune artiste. À travers des centaines de peintures, dessins et photographies, découvrez la longue carrière de cette artiste phare de l’art contemporain, décédée à 99 ans. Non seulement sa production artistique est unique et d’une richesse incroyable : elle est l’une des fondatrices du modernisme américain dans les années 1920, ses toiles de métropoles et paysages ruraux de l’État de New York font fureur dans les années 1930, elle est aussi pionnière de la peinture abstraite “hard edge” dans les années 1960… Son style n’a cessé de changer. Mais c’est également une figure importante pour la place des femmes dans l’art contemporain. En 1929, elle est la première femme artiste que le MoMa, qui vennait tout juste d’ouvrir, expose ! Plus tard, c’est encore la première à qui les plus grands musées américains dédient des expositions et rétrospectives. Grâce à elle et à ses peintures, toute une génération d'artistes a pu se libérer.