Le mot “Psychogéographie”, terme emprunté à Guy Debord, fait référence à une science inventée dans les années 1950 afin “d’analyser et de réinventer le développement de l’environnement urbain planifié et ses relations sur le comportement humain et les émotions des individus”. Pour Gerasimos Floratos, le monde qui nous entoure a un impact puissant sur nos sensations, nos émotions et ressentis. La psychogéographie lui permet de répertorier tout cela en fonction de l’endroit où les individus se trouvent. Cette exposition est le fruit de la production de l’artiste américano-grec réalisée lors du premier confinement : peintures à l’huile, dessins et collages sur toiles ont été exécutées par terre pendant la nuit. Gerasimos Floratos vit et travaille à Times Square et son atelier est situé en dessous du Deli tenu par ses parents. Ainsi, il se cache du monde extérieur qu’il peut pourtant observer à travers les soupiraux de son atelier. Cela influence beaucoup son travail, toujours à la limite entre l’intime et l’extérieur. L’ oeuvre qui ouvre l’exposition, Treehouse, illustre parfaitement le travail de Gerasimos Floratos : deux personnages aux grands yeux (un peu trop grands d’ailleurs) nous regardent ; une bande irrégulière de peinture blanche tachetée de plusieurs couleurs est en bas de la toile ; quant au haut de celle-ci, c’est une photocopie en couleur des écrans de Times Square qui la recouvre. Ainsi, les deux éléments principaux de la vie de l’artiste sont représentés : son studio en sous-sol et la ville qui grouille au-dessus de lui. C’est un motif récurrent dans l’ensemble de son travail. Il cartographie les espaces et les personnes qui les occupent. Pour cette exposition, ce sont ces deux personnages aux grands yeux qui en sont les protagonistes ! À l’écart de toute forme d’académisme, Gerasimos Floratos est un artiste autodidacte qui a su créer un univers bien à lui. À vous de le découvrir !