Peintre, tour à tour, du traité de Versailles, des ruines de la Grande Guerre, de la Victoire de 1918 ou de la Libération de 1944, Gilbert Bellan (1868-1951) fut témoin et relai de l’Histoire, avec un grand H. Il admire Péguy, Barrès, Foch ou de Gaulle ! mais par-dessus tout il se considère au service de Georges Clémenceau. A partir de 1922, le peintre se voit confier par ce dernier une mission : l’accompagner dans une retraite apaisée, de Paris aux côtes de Vendée, et retranscrire les dernières images qu’il lui confiera. D’abord, les vieux arbres du bois du Veillon dans lesquels le Tigre se reconnaît, « chêne vert titanesque », véritable Ancêtre. Puis, pour les ciels et mers de Vendée qui lui sont chers, il fait confiance à Bellan pour s’inscrire directement dans l’héritage de Monet, grand ami de l’homme politique. Cette collaboration fut un hommage avant l’heure à l’ancien président. Dans une esquisse touchante, le spectateur voit se dessiner la silhouette solitaire de Clémenceau face à la mer. Cette exposition offre une sélection d’œuvres qui témoignent d’une amitié fructueuse entre un artiste de talent et un homme politique au soir de sa vie.