L’art est politique, l’art est activiste, l’art est résistante. Voilà ce qu’annonce Global(e) resistance, la nouvelle exposition du Centre Pompidou, qui réunit plus d’une soixantaine d’artistes, majoritairement issus des Suds, dont les œuvres ouvrent les chemins de nouvelles stratégies de résistance. La fin de la colonisation a fait jaillir de nombreuses voix qui questionnent les histoires, les mémoires trop tenaces ou menacées de délitement, les systèmes politiques et sociétaux. Dès l’atrium du musée avec la sculpture Rédemption de Barthélémy Toguo, des œuvres-manifestes ouvrent l’exposition : Guy Ben Ner et Khalil Rabah évoquent le conflit israélo-palestinien, Teresa Margolles la frontière mexicaine, Yin Xiuzhen les conflits armés et Nadia Kaabi-Linke l’errance des migrants et des sans-abris. Le déclin économique, la contestation socio-politique, les luttes féministes et antiracistes, la recomposition des pays post-colonisation hantent les œuvres. Des slogans imprimés sur les murs ponctuent la visite, comme pour interpeller le visiteur non plus seulement sur l’art qu’il voit, mais sur les problématiques politiques que celui-ci soulève.