Se mettre à la place de l’artiste pour mieux comprendre son œuvre, c’est ce qu’à tenter de faire la galerie Christophe Gaillard à travers une exposition originale. S’il s’agit du solo show de Daniel Pommereulle, ses œuvres dialoguent néanmoins avec celles d’autres artistes. Elles n’ont pas forcément de lien entre elles, ni dans les thématiques, ni dans les pratiques artistiques. Pourtant, elles forment un ensemble très harmonieux. Quelle pourrait être la filiation entre les œuvres d'Eugène Delacroix, de Max Ernst, de Jean-Pierre Raynaud, de Man Ray, de David Douard et de Marie-Luce Nadal avec celles de Daniel Pommereulle ? Le but n’est pas tant de créer des résonances forcées, mais d’exposer l’importance du travail de Daniel Pommereulle dans l’histoire de l’art, autant que celui des autres artistes l’est. Parce que tout le monde connaît Delacroix, mais trop peu de monde sait qui est Pommereulle. Bien plus qu’une simple exposition, c’est un véritable dialogue énigmatique qui prend forme à travers les yeux de l’artiste oublié, pour qui la création a été salvatrice. Car pour Daniel Pommereulle, se découvrir passe avant tout par l’art, sans quoi personne ne se connait vraiment. Son esthétique violente et cruelle créée au fil des années puise son inspiration dans le traumatisme qu'a été la guerre d’Algérie pour l’artiste, mais aussi dans la pensée d’Antonin Artaud et l’art des surréalistes. Une œuvre authentique et originale qui l’a forgée.