Le corps est à la fois un véhicule, une enveloppe et une surface sensible qui établit notre rapport au monde. Avec l’art, l’homme n’a cessé de se représenter, seul ou en interaction avec son environnement, essayant d’appréhender et de comprendre cette incarnation. Très vite, des artistes ont divinisé ce corps pour révéler ce qui dépasse la simple chair. Ils ont incarné dans les corps les passions qui les animent, et en premier lieu l’amour et la mort. De Max Limberger à Marilena Pelosi en passant par Misleidys Castillo Pedroso et Michel Nedjar, l’exposition à la galerie Christian Berst dresse un large spectre de la représentation et de l’appropriation du corps dans l’art brut. Dans leur travail, les artistes bruts transforment le corps pour y faire transparaître l’âme. L’enveloppe corporelle devient un prétexte pour y accoler et exprimer les troubles qui l’habitent, l’humanité, les passions et, ainsi, mieux révéler la vérité sur ce que l’homme est. D’ailleurs, ne dit-on pas, en anglais, pour évoquer les choses que l’on voit « en vrai » qu’elles sont présentées « in the flesh » ?