Pour sa nouvelle série, Jean-Marc Bustamante a peint sur un support un peu spécial ! Il s’agit de gesso enduit de plâtre et de sable, utilisé normalement pour enduire une surface avant de peindre une fresque murale. Surprenant, non ? L’artiste n’a pas peint sur une surface plane mais sur quelque chose d'irrégulier. Et le rendu est étonnant ! Ce n’est pas la première fois que Jean-Marc Bustamante change de médium. Il le fait même plutôt régulièrement depuis le début de sa carrière, faisant des aller-retours constants entre la sculpture, la peinture et la photographie. Il questionne la nature de la peinture, son origine et le statut de l’objet d’art, toujours de manière humoristique. Depuis sa rencontre et sa collaboration avec le sculpteur Bernard Bazile en 1983, la question de l’objet, au-delà des disciplines, lui est essentielle. Son oeuvre a toujours été très libre et ouverte depuis. Ce qu’il cherche réellement, c’est faire une nouvelle peinture à chaque série pour essayer d’en trouver l’épuisement. Cela se ressent ici dans les lignes étendues et presque effacées de ses dessins. L’une des seules choses constantes dans le travail de Bustamante, ce sont les sujets représentés. Il s’agit principalement de paysages, ou en tout cas ce qui semble être des formes organiques. Lui-même déclare : “Ma peinture ne dit rien de plus que ce que je suis et elle s'adresse à celui qui la regarde. Elle ne force rien. Elle raconte la fragilité du monde et sa magie. On peut passer devant lui sans le voir, il est sans qualités, mais il n'empêche pas de reconnaître le mouvement de la vie".