La nouvelle expo de la Monnaie de Paris risque de faire parler cet automne. Kiki Smith, plasticienne engagée, qualifiée à tort d’ultra féministe et à l’œuvre éminemment dérangeante et politique, est à l’honneur pour sa première grande exposition monographique. Exceptionnelle du fait de son ampleur, cette exposition inédite réunit près d’une centaine d’œuvres, des années 1980 à nos jours. A travers les thématiques majeures du travail de l’artiste, parmi lesquelles le corps humain, les figures féminines et la symbiose avec la nature composent des motifs récurrents, l’exposition révèle la grande diversité de la pratique de Kiki Smith, qui explore de nombreux medium : le bronze, le plâtre, le verre, la porcelaine, la tapisserie, le papier, ou encore la cire. L’œuvre de Kiki Smith s’apparente ainsi à une traversée, une quête de l’union des corps avec la totalité des êtres vivants et du cosmos. Cette exposition placée sous le commissariat de Camille Morineau, laquelle accorde une attention particulière aux artistes femmes, montre aussi la cohérence d’une œuvre inscrite dans la représentation obsessionnelle des corps, principalement du corps féminin et de son rapport à l’autre. Camille Claudel ou Louise Bourgeois ne sont jamais très loin quand on entre en profondeur dans l’œuvre de Kiki Smith.