Ce qui intéresse Lara Almarcegui, ce sont les sites abandonnés, vides de toutes formes de vie et oubliés par le temps. Pourtant, il ne sont pas si loin de la civilisation, puisqu’ils sont généralement situés en périphérie de grandes villes ! À l’instar d’un détective, l’artiste enquête sur ces lieux mystérieux qui ont réussi à échapper à l’urbanisme. Le corpus présenté ici est issu de la série Wastelands (1999-…), entrée dans la collection du Frac en 2018. Ces photographies regroupent des portraits de friches, de paysages désertiques où la promesse d’un développement urbain n’est finalement pas si lointain. L’un de ses projets, c’est celui des friches de Rio Tinto à la sortie de la cité phocéenne. Les friches des Riaux et de la Caudelette, situées au-dessus du port de la Lave et qui s’étendent jusqu’au massif de la Nerthe, sont communément appelées “ex-Rio Tinto”. Depuis la fin du XIXe siècle, ce site rocheux a accueilli toutes sortes d’activités : carrière, traitement de granulats, chimie... Depuis 2001, plus rien mis à part un grand chantier de dépollution qui dure encore aujourd’hui Ces terrains ne sont pas peines perdues ! Si des plans de développement sont en cours de négociation, on parle tout de même de l’une des plus importantes zones vertes de la région marseillaise. Pourquoi vouloir l’urbaniser alors que la nature ne s’y est jamais aussi bien portée depuis l’arrêt de l’activité humaine ? Lara Almarcegui tente ici de mettre en lumière ces magnifiques paysages méditerranéens, abandonnés par l’homme mais peuplés par une faune et une flore sauvage. Son œuvre en général questionne la ville et la société capitaliste en montrant la beauté de ce qui passe parfois inaperçu. Billet individuel sur site