Des proportions parfaitement mesurées, des couleurs vives et acidulées, des matériaux de qualités… Si la forme et la matière sont ici traitées comme étant finalité de l'œuvre, ce n’est pas pour autant que Laurent Perbos ne donne pas de sens à sa démarche. Bien au contraire ! L’artiste français, héritier des pop américains et des nouveaux réalistes, embellit les objets du quotidien sur un ton… moqueur ! À la manière des surréalistes, il les emballe, les modifie, les remodèle intrinsèquement pour finalement changer l’aspect total de l’objet. Le but est non seulement de créer une tension chez le spectateur qui ne sait plus vraiment ce qu’il a en face de soi ; mais il critique aussi ouvertement la société de consommation et l'industrie de masse. C’est assez déroutant, puisque l’objet en question est à la fois ancré dans le réel, car il existe vraiment ; mais il est également dans une dimension parallèle de par son essence modifiée. Tout en interrogeant l’histoire de l’art, il parvient à faire douter le spectateur. Chaque détail est important dans le travail de Laurent Perbos. Mais l’échelle, la taille de l’objet l’est d’autant plus. Chez lui, le petit peut devenir monumental. Prenons l’exemple de ce ballon-boule à facettes qui, à première vue, paraît avoir gardé sa taille normale. Finalement, plus vous le verrez dans la pièce, plus il vous paraîtra petit. La lumière que les facettes reflètent sur les murs rendent l’objet en lui-même plus petit que ce qu’il n’est réellement, et son émanation n’en est qu’agrandie. Pour sa première exposition au Cabinet d’Ulysse, Laurent Perbos présente des œuvres anciennes ainsi qu’une une série spécialement créée à l’occasion. Il s’agit des Vitraux de confinement, pièces uniques qui seront présentées à Art Paris cette année. Réalisés à partir de chutes de vitraux et de crayons de couleurs qui les maintiennent, ces vitraux jouent avec la transparence et le recouvrement.