L’expo « Léonard de Vinci » organisée par le Louvre, à l’automne, sera un des grands événements de l'année artistique à Paris. Peut être l’unique fois où vous pourrez voir autant de chefs-d’œuvre du maître italien réunis dans un seul espace. Cette expo a un intérêt tout particulier pour le Louvre, car au-delà de célébrer la date anniversaire du décès de Léonard en mai 1519, le Louvre est le seul musée au monde à posséder 5 des chefs-d’œuvre peints par le maître. Pour la petite histoire, à l’invitation du nouveau roi de France, François Ier, Léonard quitte l’Italie pour la France à la mort de son protecteur, Julien de Médicis. Il arrive sans doute vers novembre 1516 dans la demeure du Clos Lucé, située à quelques pas de la résidence royale d’Amboise. Dans ses bagages, se trouve entre autres "La Joconde", transportée à même à dos de mulet depuis Milan. C’est là que François Ier loge Léonard, qu’il nomme « premier peintre, ingénieur et architecte du roi » et pensionne royalement. L’artiste y vit les trois dernières années de sa vie, organisant ses notes sur divers sujets scientifiques et artistiques en vue d’en publier des traités et travaillant à ses tableaux dont il n’a jamais voulu se séparer : la "Sainte Anne", "La Joconde", le "Saint Jean Baptiste". Le Louvre conserve de ce temps d’admirables dessins sur des papiers de fabrication française, démontrant qu’il travaille à une monumentale sculpture équestre, à des projets hydrauliques ou à l’organisation de festivités pour le souverain. A la mort du maître, près d’un tiers du corpus des tableaux de l’artiste intègrent le Louvre: les peintures apportées en France et achetées par François Ier entrent alors dans les collections royales, où se trouvent sans doute déjà "La Vierge aux rochers" et "La Belle Ferronnière", acquises par Louis XII. À cet ensemble extraordinaire, qui constitue l’origine même des collections du musée du Louvre, s’ajoute un fonds exceptionnel de vingt-deux dessins de Léonard de Vinci. Léonard a peint peu de toiles, et les a rarement fini. C’est là aussi la complexité et le paradoxe de cet artiste si célèbre. Cette rétrospective internationale permet ainsi de présenter les résultats des recherches les plus récentes, associés à la réédition critique de la documentation fondamentale, en même temps que les dernières études scientifiques conduites en laboratoire ou lors des récentes restaurations menées par le musée du Louvre.