Organisée par Judith Elkan Hervé, cette exposition a d’abord été inaugurée à la Várfok Galerie à Budapest en 2019. Elle est parrainée par le Fonds Culturel National de Hongrie et apparaît au programme officiel du Festival de la photo de Budapest. Judith Elkan Hervé se bat depuis le début pour la reconnaissance internationale du travail de son mari et de son fils, tous les deux malheureusement disparus. Lucien Hervé est né en 1910 en Hongrie. Il s’installe à Paris en 1927 où il vécut toute sa vie et où il commença la photographie à la fin des années 30. En 1949, il rencontre le Corbusier et devient son “photographe officiel” jusqu’en 1965. La construction de ses images par l’ombre et la lumière attire l’attention d’autres célèbres architectes : Alvar Aalto, Marcel Breuer, Pier Luigi Nervi, Richard Neutra, Oscar Niemeyer, Jean Prouvé… Quant à Rodolphe Hervé, il vécut toute sa vie dans son pays natal et fut très actif sur la scène artistique activiste. Les années 1990 en Europe sont un tournant majeur : les nouvelles générations sont en quête identitaire depuis la chute du mur de Berlin. Pour y parvenir, beaucoup d’artistes vont à l’encontre des règles imposées par le gouvernement aux artistes. Rodolphe Hervé est un rebelle et parvient, en utilisant tous les médiums, à s’exprimer comme il le souhaite. Mais la photographie reste de loin le meilleur moyen de transmettre l’intégralité de sa pensée. Ses photographies oscillent entre violence et tendresse, lyrisme et drame. Pour cette exposition, les clichés du père et de son fils sont présentés sous forme de diptyques. Leurs travaux sont différents les uns des autres et pourtant se ressemblent : ils partagent les mêmes idées, osent des cadrages particuliers et adoptent un ton ironique ; les clichés colorés de Rodolphe complètent ceux de son père, noirs et blancs.