En 1942, Henri Matisse déclare : « L’importance d’un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduits dans le langage plastique. » La reformulation radicale de la couleur lors de la période fauve, la réflexion sur le décoratif qui rééquilibre ses compositions, l’exploration de tendances modernes comme le cubisme, l’importance accordée à la lumière lorsqu’il déménage à Nice. Toute l’œuvre de Matisse, destinée à bouleverser le regard moderne, s’est tournée vers cette création de signes. Peinture, dessin, sculpture, livres illustrés… le peintre épuise les techniques pour élaborer un monde sans équivalent. À l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la naissance d’Henri Matisse (1869-1954), le Centre Pompidou rend hommage à ces signes plastiques que l’artiste a créé. Sur le principe de l’ouvrage d’Aragon Henri Matisse, Roman (1971), l’exposition retrace les différentes étapes de la carrière de Matisse, cherchant comme dans le livre à capter « une lueur sur ce qui se passe ». Le parcours, divisé en neuf chapitres, ne perd jamais de vue le rapport ininterrompu de l’œuvre au mot et permet de comprendre la réflexion perpétuelle du peintre sur la peinture.