Indexer, cartographier, puis narrer un « soi » grâce à son propre corps. Se déconstruire, étudier, pour mieux se reconstruire ensuite. C’est le processus que suit Mélodie Mousset dans ses œuvres. Dans le film Intra Aura, présenté pour la première fois ici, elle s’empare des technologies de visualisations médicales pour se photographier, elle et son intérieur ; elle réplique ses organes en 3D ; elle les met en rapport avec des rites chamaniques. Une véritable désincarnation pour prendre possession de son corps, qui semble en métamorphose permanente, prêt à lui échapper. Cette exploration n’est pas toujours solitaire, ainsi qu’en témoigne l’œuvre itérative "HanaHana" où elle crée un univers fantasque immersif dans lequel chaque spectateur peut laisser sa trace. L’artiste ne peut que parler à tout le monde : sous-jacente à toutes ses recherches, se dégage la question universelle de la recherche de l’identité et des origines. Comment échapper à l’hérédité ? Comment voir jusqu’au tréfonds des corps ? Comment vivre dans un monde contemporain où tous nos déplacements, nos désirs, nos êtres sont analysés, créant des « citoyens transparents » ? De ses questionnements absolus, se crée une œuvre originale, véritable croyance dans sa propre imagination et sa vie intérieure.