Paris
Musée Marmottan-Claude Monet
12 oct. → 10 avr. 2022
Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne jeudi jusqu'à 20h. Fermé lundi.
Le musée Marmottan Monet invite pour le quatrième opus des "Dialogues inattendus", l’artiste Jean Pierre Raynaud. Voilà bientôt soixante ans que Jean-Pierre Raynaud est apparu sur la scène artistique accomplissant une œuvre qui se décline à l’ordre exclusif de l’objet. On peut, à juste titre, dès lors s’interroger sur sa participation à cette série de dialogues que le Musée Marmottan Monet a décidé de mettre en place en confrontation avec l’œuvre du peintre de l’impressionnisme et des Nymphéas. En choisissant pour dialogue le tableau des "Nymphéas" de 1917-1919, celui-ci se saisit d’une œuvre de Claude Monet dont le sujet exclusif est la peinture pour elle-même. Si, pour Jean Pierre Raynaud, cette invitation est plus de l’ordre de la rencontre que d’un dialogue, à proprement parler, c’est d’abord et avant tout que l’artiste veut éviter tout malentendu : le fait qu’il ne soit pas peintre ne l’interdit aucunement à aborder la question de la peinture. C’est ce qu’il a fait, explicitement, à plusieurs reprises au cours de sa carrière et à sa façon. Notamment en 2008, à la galerie Patrice Trigano, dans une exposition intitulée « RAYNAUD PEINTURE » mettant en jeu des pots aux couvercles simplement recouverts de couleur dans des volumes en plexiglas transparent.Que Jean-Pierre Raynaud ait donc choisi de réactiver le concept de son « projet peinture » dans une nouvelle formulation, encore plus radicale, en accrochant une série de ses pots sur une surface dédiée, souligne la pertinence d’une posture qui réfute toute séduction. Un geste, un simple geste. Chez lui plus qu’un autre, l’expérience de l’art assure le regardeur de ne pas en sortir indemne, donc d’y gagner un supplément d’être. C’est à tout le moins ce qui fonde l’œuvre de Claude Monet dans son invention plastique et son invitation duelle à la réflexion et à l’émerveillement. Le projet des Nymphéas compte une histoire inédite qui va du creusement d’un bassin artificiel à la construction d’un immense atelier pour offrir à la peinture un illimité panoramique. Un lieu, voire un milieu qui lui soit propre. La proposition de Jean Pierre Raynaud relève ici d’une même volonté d’embrasser l’espace par l’idée de la peinture – la peinture, seule. Dialogue inattendu ? Rencontre ? Peu importe. Le fait est que la peinture est ici, tout à la fois prétexte et texte, sujet et objet. Pour le plaisir des yeux et de l’esprit.