L’art de Nam Tchun-Mo est plutôt minimaliste. Pour le comprendre, il faut avant tout comprendre l’artiste et ses inspirations... Les lignes que trace Nam Tchun-Mo font référence à son enfance. Originaire de Yeongyang, une petite ville en Corée du Sud, il a grandi au milieu des champs de tabac et de piment. C’est pourquoi son travail se concentre sur les sillons, la lumière et les couleurs : les lignes reprennent les arêtes des champs, la lumière fait référence au miroitement des bâches en plastiques au soleil et les couleurs rappellent le rouge du piment, le noir des bâches et le marron du tabac. Déclinées dans tous les sens, les lignes nous indiquent la direction dans laquelle regarder : plates, droites, brisées, rainures… Rien n’est laissé au hasard, tout est calculé ! D’ailleurs, si vous regardez attentivement, les lignes paraissent mouvantes. Bien ordonnées certes, mais pas dynamiques et rythmées ! Selon le point de vue, on a l’impression que certaines d'entres elles se frôlent sans pour autant se toucher. C’est la technique utilisée par Nam Tchun-Mo qui donne cette impression. Peintes sur toiles ou découpées dans de la résine, elles sont toutes monochromes. L’artiste joue avec la lumière et les ombres pour donner des effets de vibration et de profondeur, créant une harmonie parfaite sur la surface de la toile. Nam Tchun-Mo est très attentif au matériau choisi, à la monochromie et aux gestes qu’il exécute. Il explore de nouvelles perspectives en donnant vie à des lignes qui deviennent paysages. À mi-chemin entre la sculpture et la peinture, les oeuvres de l’artiste coréen créent un espace infini entre les lignes.