Paris
Galerie Maubert
5 sept. → 31 oct. 2020
Du mardi au samedi de 13h à 19h. Fermé lundi et dimanche.
Septembre est habituellement l’un des temps forts de la mode à Paris. Mais cette année, avec l’annulation de la Fashion Week, des défilés et salons, les galeries du marais ne prêteront pas leurs espaces aux maisons de mode et ne se transformeront pas en show rooms. A contre-pied (puisqu’elle n’a jamais loué son espace à ces occasions), la Galerie Maubert dédie une exposition à une ligne très particulière. Les objets créés par Nathalie Talec sont à la des fois habits singuliers, des doudounes contre le froid, des sculptures praticables et même des lieux de performances. Ils reviennent à la fonction première de l’habit : celle de protéger. L’exposition "One size fits all" à la Galerie Maubert associe à ces sculptures-vêtements des ensembles de dessins anciens (les « sacs à dos/abris », 1985) ou récents (des dessins à la feuille d’or de silhouettes en apesanteur ("Shamanic apparition", 2020), des aquarelles préparatoires aux vêtements mais aussi des autoportraits associés à des objets-masques fantastiques et capuches disproportionnées), des photographies vintages ("Cinq minutes sur la route du pôle", où l’artiste-esquimau performe dans le métro de Cologne en 1983 ) et des vidéos ("Gravité", 1981). Ce qui nous frappe dans cet ensemble flottant au son de la musique composée par l’artiste, c’est la façon dont le corps, anonyme jusque dans l’utilisation d’icônes (la Barbie) ou le travestissement des autoportraits, devient le corps de tous. Celui qui survit. Et si les images se superposent, si les visages s’effacent, se cachent, c’est moins pour disparaître que pour favoriser une nécessaire introspection dans l’anonymat de la beauté ou le refuge de l’art.