Gabriel Rico, artiste mexicain, est de retour sur la scène française. Adepte d’un savant mélange de pop et de kitsch, ce jeune artiste né en 1980, à Lagos de Moreno, s'inscrit naturellement comme un héritier du mouvement Arte Povera. En tout cas, il en développe les principaux codes dans son oeuvre. Celle-ci fonctionne comme un ensemble, jouant avec un langage que l’on pourrait rapprocher du langage mathématique. Sauf qu’à la place des formules et des chiffres, ce sont des objets qui sont mis en rapport. Dans "II Mural" quelques flèches dessinées à même le mur établissent un lien énigmatique avec une série d’objets accrochés parmi elles. Dans Crudelitatem, une ruche d’or goutte sur un crâne posé sur un tas de sable. Quant à "Unity & Uniformity", il pousse à l’observation d’un ensemble qui semble parfaitement symétrique : mais parmi ces plumes dorées s’en cachent deux naturelles. L’exposition "Nature loves to hide" déploie l’équation de Gabriel Rico sur treize œuvres : sculptures, installations, accrochage mural. Chargés de valeur par leur condition d’objets réels, ces derniers sont mis en dialogue par l’artiste qui joue avec le processus traditionnel de représentation. Au lieu de faire des abstractions de la réalité, il part de la physique de ces éléments pour ensuite les combiner et voir le résultat : mystérieux, absurde, drôle. De quoi réinventer les lieux communs d’expression.