Cela fait quelques années que Nicolas Daubanes (1983 - ) questionne dans son travail l’enfermement et ses conséquences physiques et psychologiques. Dans un monde où la liberté est en constante négociation, sa recherche interroge le rôle des prisons, les dispositifs de contrôle de l’espace public, la présence jusque dans l’espace privé et le quotidien de formes qui rappellent l’enfermement. Grâce au dessin et à la sculpture, il rend compte de ces formes via de francs portraits (empilement de briques qui rappellent les pavés révolutionnaires) et de subtils rappels (comme la poudre de fer employé dans ses dessins, qui rappelle le matériau des barreaux de prison). Pour cette exposition personnelle, Nicolas Daubanes, lauréat du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2018, s’est intéressé de près à la résistance et à la résilience. Des différentes manifestations populaires (de la Commune de Paris aux actions récentes pour les droits identitaires), il a extrait des gestes, des slogans et des stratégies d’opposition. Ces citations, surgies de la rue, se croisent avec le langage du rap, autre forme populaire de révolte poétique. Le travail de Daubanes, on ne peut plus actuel, interpelle et interroge sur ce qui est fait, et ce que l’on peut faire.