Les paysages de ses photographies sont étranges. Familiers et surréalistes, lourds de sens mais vides de vies. Pour cette nouvelle exposition, James Casebere s'affirme une fois de plus en maître de la mise en scène. L’artiste est un créateur de paysages. Chacune de ses œuvres démarre par la construction d’une maquette d’architecture qu’il photographie ensuite dans une mise en image soignée. Les matériaux utilisés (plâtre, carton ou polystyrène) participent à la création d’un univers réaliste. Pourtant, vides et livrés à eux-mêmes, ces espaces dépassent le réel et nous poussent à leur imaginer une histoire. La perception de l’œuvre devient symbolique, voire onirique. Dans On the water’s edge, James Casebere questionne les désastres actuels liés à la montée du niveau des eaux. Dans ses photographies, des demeures implantés dans des paysages inondés. La nature, elle-même en danger, y est devenue dangereuse et pourtant de solides pavillons s’y dressent, sanctuaires prêts à accueillir les réfugiés victimes du changement climatique. Son regard, critique et optimiste, nous pousse à en imaginer les conséquences et les solutions, possibles maquettes de survie à l’image des siennes.