Le travail de Pierre Gaignard se compose en grande majorité d’images numériques. Que ce soit par la reconstruction en 3D ou des images virtuelles en tout genre, il parvient à dématérialiser la réalité en les ancrant dans le passé. Ces souvenirs hybrides aux allures fantomatiques paraissent anciens et à la fois figés dans un éternel présent. Hors du temps, Pierre Gaignard contrôle l’Histoire. Le travail de Roy Köhnke quant à lui prend la forme de vidéos et sculptures en rapport avec le corps humain -- en tout cas, à première vue ! Plus on les observe et plus on se demande à qui (à quoi) peuvent bien appartenir ces squelettes : humaines ou animales, ces carcasses hybrides ont parfois l’air d’appartenir à des aliens. Pour cette exposition en duo, c’est tout naturellement que les deux artistes collaborent autour du thème qu’ils ont en commun : l’hybridation d’un imaginaire collectif. Avec le feu et la combustion, ils créent des pièces uniques pour donner vie à des anamorphoses de l’inconscient, matérialisé par le feu, le carbone, le charbon ou le brûlis. Ainsi, les deux artistes tissent un lien entre un passé renaissant de ses cendres et un présent totalement arrêté dans le temps.