Voilà le Petit Prince, assis sur une planète de livres. Babel est devenu un escalier de bouquins, gravi par un garçon qui semble atteindre la lumière grâce à eux. En Corée, une ronde d’ombres colorées d’enfants donne l’impression d’une désincarnation joueuse et multiple, permise grâce aux jeux. Ces portraits d’enfants, gigantesques street art, sont l’œuvre de l’artiste Seth. Son travail se caractérise par le sujet de l’enfance, la simplicité des lignes, les couleurs vives et la volonté de se présenter efficacement et clairement aux passagers dans la rue. Les motifs qu’il choisit s’appuient sur l’imaginaire, le sien d’abord, mais aussi sur celui du lieu où il peint : dieux locaux, mythes, contes. L’enfant y est placé dans un contexte social, politique, géographique difficile et, grâce à l’innocence qu’il représente, il devient un porte-parole. Seth montre l’ampleur de l’imagination dont les plus petits savent faire preuve, en confrontant leur univers directement au réel, c’est-à-dire à la rue. Son œuvre nous rappelle ce que l’on avait oublié de notre enfance et, finalement, révèle notre humanité.