Gentilly
Le Lavoir Numérique
16 oct. → 10 oct. 2021
Du mercredi au vendredi de 13h30 à 18h30, jusqu'à 19h les samedis et dimanches.
Cousin éloigné de la Gaîté Lyrique, le Lavoir Numérique est un lieu dédié au son et à l’image digitale installé dans les locaux d’anciens bains-douches de 1924. En 2020, le cabinet d’architecture Arteo a redonné vie à ce vieux bâtiment, réhabilité depuis les années 2000. Quoi de mieux qu’une exposition pour inaugurer un tel lieu ? “Écrans Partagés” ouvre le bal avec le collectif DIAPH 8, invité à réfléchir sur la mutation de la photographie et son intégration au Web. Comment deux médiums révolutionnaires, l’un historique et l’autre moderne, peuvent autant s’entrecroiser, voire être inséparables ? Les praticien.ne.s et photographes de DIAPH 8 sont des artistes issu.e.s de la formation Photographie et Art Contemporain de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Ils se posent tous la question de l’intégration progressive de la photographie au Web et aux nouveaux modèles économiques, rapport sociaux et modes de gestion et de consommation que cela implique. Car il est vrai qu’en 200 ans, la photographie n’a plus la même utilité, surtout depuis l’arrivée d’Internet ! Elle est devenue un objet numérique à part entière, un mode d’enregistrement électronique qui produit des données. L’image photographique, comme le souligne l’historien André Gunthert, est devenue un « objet fluide ». L’exposition est accompagnée d’une publication pour tenter de mieux comprendre le phénomène. Judith Bormand étudie le lien entre la photographie papier et la machine que l’on utilise pour la fabriquer. Machines qui sont maintenant numériques, comme le souligne Rafael Serrano. Reproductibles à l’infini, nous sommes confrontés à une source inépuisable d’images sur le web qui est « une source ouverte, abondante et commune » pour Lorraine Lefort. Pablo-Martín Córdoba questionne l’économie de cette quantité énorme de photographies circulant sur le web. Manon Giacone montre comment une interface peut déterminer le cadre d’une narration. Pernelle Popelin interroge la mémoire collective et la représentation d’un événement au sein du flux sur Internet. Claire Béteille relève l’amplification des postures égocentriques que l’on peut voir à travers un selfie. Enfin, pour Julia Amarger et Amélie Cabocel, l’image que l’on véhicule sur les réseaux sociaux conditionne notre mode de perception des autres et la conception de nous-mêmes.