Paris
Galerie Da-End
17 sept. → 31 oct. 2020
Du mardi au jeudi de 14h à 19h. Vendredi & samedi de 11h à 19h. Fermé dimanche & lundi.
Le temps nous échappe... Tout comme les formes à peine perceptibles présentées par Markus Åkesson. Elles paraissent humaines mais pourtant vides de toute vie, totalement recouvertes par une épaisse couche de tissu. À vous d’en deviner les contours, d’en rêver les traits ! Pas un seul cheveux ne dépasse du linceul qui recouvre ces silhouettes peut-être humaines. Si elles se fondent et se confondent avec le décor, elles n’en restent pas moins visibles. On est même plutôt proche du portrait classique: en buste ou à mi-jambes, de profil ou de trois-quarts, ces figures sont presque hautaines ! Imaginez-les vous observer avec un regard arrogant... Comment faire puisque nous ne voyons rien de leurs visages ? La toile utilisée par Markus Åkesson imite la toile de Jouy aux motifs imprimés et aux modèles répétés. Ces motifs, on les retrouve aussi dans les portraits flamands de la Renaissance. L’artiste nous pousse à la rencontre, mais étrange puisque impossible, avec des personnages mystiques. En réalité, vous avez déjà dû les apercevoir puisque ce sont des motifs bien connus de l’histoire de l’art : la danse macabre inspirée de gravures d’Holbein le Jeune ; la sorcière chevauchant une chèvre bondissante à l’envers tirée d’une fameuse estampe d’Albrecht Dürer ; il y a aussi le papillon de nuit, symbole énormément peint par Markus Åkesson... De toile en toile, c’est une quête de sens et de spiritualité qui se déploie sous nos yeux. Mais alors, ces visages cachés ne sont-ils pas porteurs des plus grands mystères de l’humanité ? Ce qui est certain, c’est qu’ils font directement écho au baiser des deux amants voilés de Magritte, embrassade éternelle et amour universel. Dans toutes ces oeuvres, Markus Åkesson nous dévoile la nature humaine et tous ses secrets sans réellement la montrer...