Une rencontre inédite entre un grand écrivain et un grand peintre, ça vous tente ? Ni une ni deux, rendez-vous à la maison Balzac. Balzac constitue en soi un grand sujet. Ecrivain emblématique, figure fondatrice dans la littérature réaliste, à l’œuvre riche de personnages et d’intrigues, il avait tout pour retenir l’attention d’Eduardo Arroyo (1937 – 2018). La rencontre se fait lorsqu’il arrive à Paris, grâce à la sculpture de Rodin sur le boulevard Raspail, mais le lien se concrétise en 1964, lorsque Gilles Aillaud lui propose le thème du roman Une passion dans le désert pour un cycle de treize peintures. Celui-ci deviendra le manifeste de la figuration narrative, mouvement pictural dont Arroyo est l’un des fondateurs. En 2013, il réintroduit Balzac dans sa peinture, avec pour ambition d’illustrer "La Comédie humaine". À travers une trentaine de peintures, collages et dessins, il s’intéresse à la figure de Balzac, aux personnages tirés de ses romans mais aussi aux endroits où l’écrivain a vécu. Pourtant, son travail dépasse la simple (re)découverte de Balzac, qui devient prétexte à la narration de souvenirs et la restitution d’impressions. Si ce projet a été interrompu à sa disparition, il forme pourtant la première tentative d’illustration de "La Comédie humaine" par un artiste d’envergure.