Depuis toujours, la nature inspire les artistes qui la regardent, l'observent et l'imite. Malgré cette ambition, on s'est longtemps basé sur les mythes et les représentations religieuses déjà réalisées auparavant. Ainsi dans l’imaginaire collectif, la nature est au service de l’homme, comme dans le jardin d’Eden. Il faut attendre le XIXe siècle pour que la perception de la relation de l’homme avec la nature change radicalement. Déjà les grands voyages d’exploration du XVIIIe siècle, avec Bougainville, Cook ou encore La Pérouse, ont permis la découverte de nouvelles espèces, nombreuses et variées. Les campagnes de fouilles réalisées par les Anglais et les Allemands au début du siècle suivant ont accentué ce phénomène : découverte de squelettes de dinosaures, découverte de l'existence des hommes préhistoriques… La nature passionne et questionne ! Le phénomène s'intensifie avec l’arrivée des sciences de la vie et de la terre : biologie, géologie, anthropologie, paléontologie, écologie… Toute l’Europe s’interroge alors sur l’origine de l’homme et sa place. Les théories de l’évolution, notamment celle de Darwin en 1859, tentent de répondre à ces questions en replaçant l’homme dans la nature, dans un écosystème dont il fait partie intégrante. Mais le XIXe siècle, c’est aussi la Révolution industrielle qui perturbe et modifie profondément la nature et ses paysages. Ces deux événements majeurs ont eu une incidence sur l’art. Les arts décoratifs en sont très représentatifs : c’est un art industriel, avec les premières productions à la chaîne de meubles et d’objets aux formes inspirées de la botanique et des profondeurs océaniques. Le monde microscopique et biologique inspire les artistes qui sont fascinés par les origines de la vie, les formes organiques, les animaux marins ou embryonnaires. C’est une première pour le musée d’Orsay qui, en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle, présente cette exposition surprenante à mi-chemin entre les arts et les sciences.