La collection du musée des Beaux-Arts de Marseille regorge de trésors. Notamment deux des trois grandes toiles du peintre français Michel Serre (1658–1733), peint un an après la grande peste de 1720. Connu pour ses tableaux religieux, c’est aussi un acteur principal pour sa ville. La cité phocéenne étant ravagé par ce tragique évènement, Michel Serre se distingue par ses actions : il est commissaire de Saint-Ferréol, préside les opérations de déblaiement du quartier, donne de sa fortune aux plus démunis et achète une chapelle qu’il dédie à Saint Jean de la Croix dans l’église des Carmes. Bien plus qu’un témoin de la tragédie, Michel Serre est un homme pieux et généreux. En 1721, la peindra la vue du Cours et de celle de l'Hôtel de Ville de Marseille, archives majeures de la grande peste. Aux côtés de ces toiles seront présentés Saint Roch intercédant la Vierge de Jacques-Louis David ainsi que Le Génie de l’Immortalité de Pierre Joseph Chardigny. Ces dernières soulignent l’importance des commandes passées auprès des artistes par la ville à la fin du XVIIIe siècle afin de commémorer ce malheureux évènement.