Plus de trois milliards d’images partagées chaque jour sur les réseaux sociaux ! Souvenirs de voyage, partages autour d’un repas ou d’une exposition, publicités pour toutes sortes de produits, et même photographies de photographies papiers. Incroyable, non ? Il est clair qu'on est dans une suproduction d'images. Face à une telle surproduction se pose plus que jamais la question de leur stockage, de leur gestion, de leur transport, de la fluidité des échanges, de leurs valeurs fluctuantes – bref, la question de leur économie. Cette dimension prend dans cette exposition le nom d’« iconomie ». Les œuvres choisies posent un regard incisif sur de tels enjeux. Elles réfléchissent aux changements économiques créés par ces bouleversements : matières premières raréfiées, stockages envahissants et polluants, mutations vers des formes immatérielles. Elles interrogent aussi le devenir de la visibilité, à l’heure d’une saturation toute nouvelle : à l’époque où tout s’accélère, l’image apparaît comme le seul moyen de faire pause. Ici, les images de l’économie parlent chaque fois de l’économie de l’image ; et vice versa, comme un recto-verso constant qui nous amène à réfléchir sur nos propres expériences et économie(s).