Si le nom de Wu Tsang ne vous dit rien, retenez-le dès maintenant ! Pour sa première exposition en France, l’artiste américaine transforme l’espace de Lafayette Anticipations en un lieu hybride entre le monde profane de la nuit et celui sacré des temples religieux. La nouvelle Ai Weiwei dénonce des histoires dissimulées, marginalisées ou des injustices à travers des films à caractère documentaire et fantastique : voyages mythiques en mer de Chine ou sur l’île de Lesbos dans des vaisseaux spatiaux, décors de clubs queers historiques… Wu Tsang souligne les changements sociétaux, les points de vue différents des individus et les rapports de force et de solidarité. En tant que représentante majeure de la scène queer, elle se doit de soutenir et incarner sa communauté. Cela passe notamment par des vidéos, des installations et des performances soulignant les nouveaux liens qui unissent les individus de nos jours. Ici, la plupart des oeuvres sont inédites ! Cette exposition immersive mélange tous les médiums : musique, danse, architecture, théâtre, performances y sont présentés. Mais une installation attire l’attention: “The Show is Over” de 2020. C’est une sorte d’opéra, divisée en plusieurs scènes où danseurs et danseuses se balancent sur un texte de Fred Moten, poète et académicien africain américain. Toujours dans la dénonciation, les thèmes de la libération, de l’aliénation des êtres et de l’héritage de la Blackness sont développés. Ce film se déroule sur un lieu flottant qui n’a autre que la forme des fameux escalier de Penrose. Ce trompe l’oeil varie en fonction des perspectives et rend la scène d’autant plus fantastique. Quant à la chorégraphie et à la musique, elles accompagnent et guident les performeur.euse.s, qui sont eux présents dans l’espace. Ainsi, cette multiplicité des corps et des rencontres joue, encore une fois, avec la diversité des points de vue. À vous en faire tourner la tête !