En plein cœur du quartier Mazarin d’Aix-en-Provence, l'hôtel Caumont rend hommage à un artiste de la ville récemment décédé. Zao Wou-Ki, peintre d'origine chinoise, né dans la ville provençale en 1920 nous a quittés en 2013. Entre inspiration impressionniste et tradition chinoise, son œuvre est unique. Zao Wou-Ki s’installe à Paris en 1948, où il commence à travailler la lumière, diurne comme nocturne, pour “donner à voir” l’invisible. Deux ans plus tard, il passe à l’abstraction en ajoutant de grandes masses colorées dans ses peintures toujours plus poétiques. Il est alors rattaché à l’Ecole de Paris, puis à l’abstraction lyrique. Les années 70 sont décisives puisque c’est à partir de ce moment que l’artiste décide de retourner à ses origines chinoises. Il travaille alors l’encre de Chine sous l’impulsion de son ami Henri Michaux, qui lui permet de contraster les espaces de la toile. Le vide, le plein et la réserve font désormais partie intégrante de son œuvre. Jusqu’aux années 80, il représente les phases les plus sombres de sa vie, les souvenirs douloureux du deuil des êtres aimés. Que ce soit à travers des huiles sur toile, des aquarelles et des encres de Chine sur papier, la lumière est indissociable de son travail. Il séjourne dans le Var, à Ibiza, dans le Luberon…ce qui lui a permis de poursuivre sa quête de lumière naturelle. À l’instar de ces prédécesseurs impressionnistes, il travaille sur le motif. Son inspiration première reste Paul Cézanne pour qui il a une profonde admiration. À la fois, il cherche toujours à créer de nouveaux espaces picturaux et à équilibrer les contraires, comme le veut la peinture traditionnelle chinoise. Comme disait l’écrivain et poète français Claude Roy, Zao Wou-Ki est « ...un grand peintre qui poursuit dans son œuvre une dizaine au moins de grands siècles de l'art chinois, et qui est un des meilleurs peintres modernes de l'Occident. »